samedi 31 juillet 2010

SORTIE MYCOLOGIQUE : 31 JUILLET 2010 - STE-URSULE

J'en ai encore eu la preuve aujourd'hui : cueillir des champignons est un sport extrême ! Ce matin avait lieu à Ste-Ursule sous le soleil la première sortie estivale du Cercle des Mycologues de Montréal. Tout allait bien : il y avait beaucoup de monde, le site était très plaisant, nous avons fait une excellente cueillette contrairement à plusieurs autres personnes. Au moment de retourner vers le lieu de pique-nique, nous avons décidé de nous attarder au bord de la rivière et ce fut assez payant... jusqu'à ce qu'on marche dans un nid de guêpes logé dans un vieux tronc creux.

Mon copain : "Des guêpes !!!!"
Moi : "Hein ? De quoi tu parles ?"
Mon copain, déjà rendu plus loin : "On a marché dans un nid de guêpes, cours !"
Moi, prenant mon temps : "Où ça ? Je vois rien..."
Mon copain : "Regarde là-bas, ça sort au bout du tronc !"
Moi : "Je vois ri..."
Nous deux : "OUCH !!!"

S'ensuit une course folle. Je pense qu'on a grimpé une pente à 60° dans le temps de le dire. Rendu en haut, on se croit à l'abri, on reprend notre souffle, puis on se fait piquer encore ! On échappe le panier de champignons, ramasse le tout en quatrième vitesse et on décampe à travers le sentier plein de racines. On traverse le pont au-dessus de la rivière et puis on souffle enfin... Et dire que les gens s'inquiètent de la toxicité des champignons... Ya pire !

Heureusement, les piqûres de guêpes n'ont pas chauffé trop longtemps. Pas assez longtemps pour gâcher notre journée car 20 minutes plus tard on mangeait et 40 minutes plus tard on étalait notre cueillette pour le plus grand plaisir des autres participants.


Le parc visité est situé à Ste-Ursule en Mauricie. L'endroit est très enchanteur, bien aménagé et présente plusieurs habitats différents pour les champignons : feuillus, conifères, forêt mixte, berge de rivière, dénivellés, clairières, sous-bois. Bref, c'est un superbe terrain de jeu ! Au moment de la visite, il n'avait pas plu depuis plus d'une semaine. Certains champignons étaient en piteux état. Toutefois, le potentiel est bien là, c'est la pluie qui manque cette année ! Nous avons tout de même fait une superbe récolte.

Au menu cette semaine dans nos assiettes : bolet à pied orné, bolet à pied jaune vif, bolet à pied glabrescent, bolet peint, chanterelle, cèpe d'amérique, des russules que j'identifierai probablement demain.


Première belle découverte de la journée : de jolis bolets peints. Ces bolets sont comestibles à condition de peler la cuticule du chapeau qui cause des désordres gastro-intestinaux chez certaines personnes.


Les russules étaient très présentes lors de cette sortie. Il n'est pas toujours facile de les identifier ! Certaines sont amères, d'autres brûlantes. Enfin, certaines sont comestibles.


Nous avons trouvé trois sortes de chanterelles aujourd'hui : la chanterelle commune, la chanterelle à flocons ainsi que cette jolie talle de bébés craterelles.


Le bolet à pied jaune vif a été trouvé facilement sur le site. C'est à mon avis un des plus beaux bolets avec ses couleurs vives.


Le cèpe d'Amérique, reconnu comme étant un des meilleurs comestibles au Québec, ressemble à un petit pain à salade à la croûte bien dorée lorsque vu du dessus !


Le bolet à pied orné poussait en très grande quantité dans certains secteurs et nous avons pu en faire une belle cueillette. On le reconnaît facilement à son pied jaune moutarde qui présente une très forte réticulation (réseau de mailles).


Les bolets d'Amérique étaient aussi présents en grande quantité. Celui-ci semble exsuder du liquide par ses pores.


Un superbe lactaire décevant a été cueilli. Voyez le lait blanc crème qui jaillit de ses lames.


Ces lactaires étaient présents tout au bord de la rivière. Leur couleur vive nous les fait remarquer rapidement.


Le scléroderme commun, toxique, pourrait être confondu avec des vesses-de-loup comestibles. Toutefois, il est plus ferme que celles-ci et est entièrement noir à l'intérieur alors que les vesses-de-loup sont blanches.


Moi très heureuse d'avoir ENFIN trouvé mon premier cèpe à vie !

vendredi 23 juillet 2010

SORTIE MYCOLOGIQUE : 22 JUILLET 2010 - ST-JÉRÔME

Une sortie mycologique... ou plutôt un coup de chance qui relève fortement du hasard ? Pendant une promenade dans un boisé à St-Jérôme, on aperçoit de belles taches jaunes par-ci par-là qui s'avèrent être des chanterelles. En regardant de plus près, on découvre facilement bolets, polypores, mycènes, coprins, russules et plusieurs autres ! C'est un signe : la saison est réellement lancée.

Le petit boisé en question est situé en ville, preuve qu'on peut trouver des champignons partout et là où on s'y attend le moins. L'endroit est situé près d'une rivière et est assez mal drainé. Il y a plusieurs petits marécages, un peu de fougères et des espèces d'arbres mixtes, la forêt étant dominée par la feuillus, quoiqu'on y trouve aussi du sapin. On y trouve plusieurs souches ainsi que des troncs au sol. Et des araignées... beaucoup d'araignées ! Si seulement elles arrivaient à attraper tous ces maringouins !

La vedette de la journée a été sans contredit la chanterelle commune. Nous avons pu en récolter une livre et demie environ, en très peu de temps (et dégustées en moins de temps encore !). Elles étaient abondantes en bordures des sentiers, au pied des sapins.


De jolis coprins, possiblement des coprins écailleux, ont aussi été découverts.



Le polypore septentrionnal, qui pousse sur plusieurs espèces de feuillus, nous a fait croire que nous étions en présence d'un hydne (nous l'avions nommé "l'hydne tablette" avant identification), mais il s'agit plutôt d'une espèce de polypore.



Ces marasmes petite roue poussent sur le bois mort et sont de très petite taille : le plus gros faisait environ 1cm de diamètre et il était au moins trois fois plus gros que les autres spécimens. Très jolis, ils ressemblent à des méduses ou à des parapluies.



Ces bolets singuliers sont une trouvaille très intéressante ! Environ cinq spécimens ont pu être observés. C'est un des rares bolets à avoir des pores brun chocolat, la plupart ayant plutôt des pores jaunes, blanc-crème ou rouge. C'est aussi un des rares bolets toxiques du Québec.

Ces clavaires couronnées ont été découvertes dans un tas de branches au sol. Plutôt jolies, elles sont faciles à rater si on ne regarde pas comme il faut, étant donné leur couleur.



De grandes quantités de bolets veinés ont pu être observés. Ce bolet possède des tubes qui rappellent les feuilles de chou et une forme particulière qui ressemble à un rein (dite "réniforme"). Selon McNeil, c'est un comestible médiocre, une mention suffisante pour qu'on ait envie d'y goûter quand même... et qu'on le regrette !


Des jolis petits champignons hérissons rose bonbon... Serait-ce des tubifères ferrugineuses ?

Ont aussi été observés : pézize en bouclier, ganoderme de la pruche, russule non identifiée (rose pâle et très piquante au goût), vieux pied de mouton, amadouvier, polypore du bouleau et amanite tue-mouche.

Voici la cueillette de la journée. Pas si pire pour un jour de semaine, non ?

BRIE FONDANT AUX CHANTERELLES

Voici une façon très gourmande de déguster les chanterelles fraîchement cueillies sans trop se compliquer la vie. On peut le déguster en repas ou simplement en entrée pour impressionner les convives !


8 portions en entrée

1 grosse roue de brie (550g environ)
1 lb (450g) de chanterelles communes fraîches, nettoyées, tranchées
3 cuillères à soupe de beurre demi sel
Poivre au goût
6-7 brins de thym frais
Baguette

Dans une grande poêle, cuire les chanterelles à sec à feu vif jusqu'à ce qu'elles aient rendu toute leur eau (environ 5-7 minutes). Lorsque l'eau est toute évaporée, ajouter le beurre et faire revenir pendant quelques minutes. Si vous en avez sous la main, vous pouvez déglacer avec un peu de vin blanc. Poivrer. Réserver.

Placer le brie dans un plat allant au four juste assez grand pour le contenir. Pratiquer quelques entailles sur le dessus du brie et y placer les brins de thym. Déposer les chanterelles sur le fromage et couvrir. Cuire au four à 375F pendant environ 20 minutes ou jusqu'à ce que le brie soit coulant jusqu'au centre. Éviter de surcuire sinon on se retrouve avec une mare de gras.

Retirer les brins de thym et servir immédiatement avec des tranches de baguette.

mercredi 21 juillet 2010

LE GANODERME DE LA PRUCHE

Le ganoderme de la pruche, Ganoderma tsugae, est un champignon à mon avis très impressionnant. Par sa couleur, il contraste particulièrement bien dans son environnement, surtout lorsqu'il est jeune, et sa texture vernie est unique. Il a été possible d'en observer une douzaine de beaux spécimens lors d'une sortie près de la grotte de Lachute, un spectacle qui m'a beaucoup plu.

DESCRIPTION DE L'ESPÈCE

Le ganoderme de la pruche est un polypore qui possède un pied bien évident placé sur le côté du chapeau, souvent disposé de façon plus ou moins verticale. Le chapeau est rouge brique ou rouge orangé foncé avec un fini verni et luisant caractéristique et peut atteindre des tailles vénérables de plus de 30 cm de large. Son nom anglais, "Hemlock varnish shelf" le décrit d'ailleurs très bien. Ses pores sont de couleur blanc crème.

Il est à noter qu'il serait possible de confondre ce champignon avec ses deux sosies : le ganoderme de Curtis, Ganoderma curtisii et le ganoderme sessile, Ganoderma sessile. La différence réside dans le fait que ces derniers poussent uniquement sur le bois de feuillus.

 HABITAT

On retrouve le ganoderme de la pruche exclusivement sur le bois de conifères, généralement la pruche ou le sapin. Il est présent en toute saison mais n'est en période de croissance que durant l'été et l'automne.

COMESTIBILITÉ

Comme la plupart des polypores, ce champignon est beaucoup trop coriace pour être comestible. Il n'est toutefois pas reconnu comme étant toxique.

dimanche 18 juillet 2010

L'AMANITE BRUNISSANTE

Lors d'une sortie mycologique dans une pinède à la mi-juillet, le seul champignon qu'il a été possible d'observer, du moins au sol, était l'amanite brunissante, Amanita brunescens. Une bonne centaine de spécimens à différents stade de maturité étaient présents, ce qui a permis de l'observer sous toutes ses coutures.

DESCRIPTION DE L'ESPÈCE

L'amanite brunissante, tout comme les autres espèces d'amanites, possède un gros pied bulbeux. Elle a un chapeau brun pouvant varier dans différents tons de foncé à pâle, il existe même une variante blanche. Certains spécimens, mais pas tous, possèdent des flocons blanchâtres sur leur chapeau. Le pied est blanc et se tâche de brun-rouge au froissement ou chez les vieux spécimens. Il possède de plus un voile partiel (anneau) de couleur blanche ou taché de brun. L'amanite brunissante dégage une odeur plus ou moins forte de pomme de terre crue.

On voit clairement le voile partiel, qui protège les lames du champignon lorsqu'il est jeune, se détacher pour former l'anneau qui sera présent sur le pied du champignon mature.

HABITAT

Cette amanite pousse de juillet à octobre dans des forêts mixtes ou de feuillus. On la trouve notamment dans les pinèdes et les hêtraies à bouleaux. Elle pousse de façon isolée ou en petit groupe et peut être très abondante par endroit.

COMESTIBILITÉ

La comestibilité de cette espèce est inconnue. Toutefois, puisqu'elle fait partie d'un groupe de champignons qui présente des espèces toxiques mortelles, elle est considérée comme suspecte. Il n'est donc pas recommandé de l'essayer pour en vérifier la comestibilité.

jeudi 15 juillet 2010

SORTIE MYCOLOGIQUE : 10 JUILLET 2010 - FORÊT OUAREAU

Vous êtes-vous déjà demandé ce qui pouvait bien pousser dans la forêt après une semaine de canicule intense et au lendemain d'une pluie abondante ? Honnêtement, je craignais le pire. Avec la chaleur qu'il a fait, je ne pensais pas que des champignons avaient survécu ! D'un autre côté, j'avais beaucoup d'espoir suite à ma dernière sortie deux semaines plus tôt où j'avais pu voir des espèces qui semblaient assez précoces.

Aucun lactaire ni aucune chanterelle n'était au rendez-vous malheureusement (on peut toujours espérer...). Nous avons toutefois pu observer une belle variété d'espèces, quoique très éparpillées dans la forêt.

Les trémelles étaient au rendez-vous, fidèles à leur habitude. Il est à noter que ce sont les champignons les plus précoces que j'ai pu observer cette année, dès le début avril en Mauricie, et que j'ai en vu à presque toutes mes sorties depuis.

Quelques espèces de bolets ont pu être observés dans différents états. Ce bolet blanc est en fin de vie avancée ! D'autres semblent s'être fait des amis arachnéens...

Les russules étaient aussi très présentes, certains très jeunes d'autres plutôt vieilles. Malheureusement, toutes les espèces trouvées étaient particulièrement brûlantes et donc immangeables, malgré qu'elles étaient bien jolies !

Plusieurs espèces d'hygrophores ont aussi croisé notre chemin. Ces champignons me rendent toujours de bonne humeur par leurs belles couleurs vives !

Une amanite était aussi au rendez-vous. Cela semble être une amanite à voile jaune. On la reconnaît par son pied jaune, son voile jaune et son vestige de voile lui aussi jaune, au niveau du pied.

J'ai souvent rencontré ce mycène lors de mes sorties mycologiques. À première vue, je dirais que c'est un mycène alcalin. Il a un beau chapeau gris-brun velouté que la caméra ne rend pas très bien.

Ce bébé champignon semble être un ascomycète. Une pézize peut-être ?

Certains champignons sont difficiles à distinguer parmi les feuilles mortes qui jonchent le sol !

Et la vedette de la journée : le polypore persistant ! Il y en avait partout, du milieu du sentier jusque sous les racines qui bordaient celui-ci. Il paraît bien survivre par temps sec.