lundi 29 août 2011

SORTIE MYCOLOGIQUE - RAWDON : 28 AOÛT 2011

Malgré l'approche imminente d'Irène, nous avons tout de même décidé de faire notre sortie mycologique puisque celle-ci était prévue depuis plusieurs semaines. Somme toute, nous avons eu du temps très correct (légèrement frais, parfait pour la cueillette de champis). Le vent et la pluie ne se sont mis de la partie qu'en début d'après-midi.

Une belle poignée de comestibles !

Je n'ai pas eu le temps de prendre beaucoup de photos. J'étais très sollicitée pour répondre à l'éternelle question : "Madame, ça s'mange-tu ?". "Non, mais c'est un beau champignon, ramène-le pareil." Nous avons fait une belle cueillette, plusieurs comestibles étaient au rendez-vous, particulièrement les bolets. Et les russules, bien entendu, car il y en a partout ! D'ailleurs, si vous vous questionnez sur la comestibilité d'une russule, demandez à Pascal, il se fera un plaisir de la tester pour vous !

Nous avons observé plusieurs amanites tue-mouche de bonne taille plutôt impressionnantes

Voici une liste non exhaustive des champignons cueillis lors de cette sortie :

Bolets :

- Bolet des épinettes (pied avec points noirs, chapeau orange) comestible
- Bolet à pied glabrescent (bolet steak ! - chapeau brun, tubes jaunes, pied jaune) comestible
- Bolet de Weaver (chapeau brun-roux collant, pied blanc avec petites granules - peler la cuticule) comestible
- Bolet poivré (petite taille environ 2cm, tubes oranges-rouges) comestible à utiliser en condiment
- Bolet à pied velu (grande taille, tubes rouges avec tour jaune, pied rouge, chapeau rouge-jaune, bleuit à la coupe) non comestible
- Bolet singulier (chapeau brun velouté, tubes chocolat-mauve, pied foncé) non comestible
- Bolet bai (chapeau et pied brun-rouge, pied strié, tubes jaunes)
- Bolet à pied jaune vif (chapeau rose, picots rose sur le pied, base du pied jaune) comestible
- Cèpe d'Amérique (chapeau brun "petit pain", pied blanc avec réticulation blanche) comestible
- Bolet amer (chapeau brun, pied blanc avec réticulation brun) immangeable, comme son nom l'indique ! (n'est-ce pas ?)

Un gros bolet à pied velu

Lactaires et russules :

- Lactaire saumon (orange, lait orange vif)
- Lactaire couleur de suie (chapeau cacaoté, lames crème, lait blanc)
- Russules de toutes les couleurs... et de toutes les saveurs !

Amanites :

- Amanite tue-mouche (jaune avec flocons, voile blanc, souvent grande taille) toxique hallucinogène
- Amanite à voile jaune (jaune avec ou sans flocons, voile jaune, plus petite taille) non comestible
- Amanite fauve (famille des amanites vaginées, chapeau brun-ocre, pied blanc, petite taille) comestible
- Amanite vireuse (chapeau blanc, lames blanches, pied blanc, voile blanc) mortelle

Autres :

- Gomphide (chapeau rosé, lames grises, base du pied jaune) comestible
- Vesse-de-loup perlée (blanche avec petits piquants) comestible si blanc jusqu'au centre
- Vesse-de-loup piriforme (brunâtre) comestible si blanc jusqu'au centre
- Laccaire bicolore (couleur rouge-orangé, odeur de caoutchouc)
- Pied de mouton (chapeau brun-orangé, aiguillons sous le chapeau) comestible
- Entolome saumon (chapeau et pied orange saumon, chapeau pointu, long pied mince) toxique

J'ai fait goûter et sentir différentes espèces de champis aux participants : le bolet amer qui peut ruiner une poêlée de bolets avec un seul individu, les russules piquantes, les lactaires qui piquent la langue à retardement, les laccaires qui sentent le caoutchouc, les hygrophores qui nous glissent des doigts quand on les attrape, les bolets à chapeau collant, les lactaires saumons à lait orange carotte qui tache... Tous nos sens ont été sollicités !

Merci à tous les participants : Diane, Mélanie, Isa, Pascal, Lili et Jacinthe. Ce fut un plaisir de vous rencontrer. On remet ça !

Pour ceux qui se demandent quel est ce bolet qui m'a mystifiée : c'est le bolet rubugineux. Le pire : j'en ai trouvé un pareil sur le terrain des voisins au retour du travail aujourd'hui... Pfff... Il est facile à reconnaître avec ses pores rose framboise. Et il n'est pas recommandé niveau comestbilité !

vendredi 26 août 2011

SORTIE MYCOLOGIQUE - 23 AOÛT : ST-ALPHONSE-RODRIGUEZ

Après la pluie qu'on a eu dimanche, je me suis dit que c'était certainement le temps de payer une petite visite aux sentiers de St-Alphonse. Et c'était une bonne idée ! À peine arrivée, je suis tombée sur une belle talle de bolets à pied glabrescent (oui oui, ceux qui goûtent le steak !). Il devait y en avoir facilement une vingtaine mais je n'ai cueilli que les spécimens jeunes et non infestés de vers. J'ai aussi trouvé un bébé Leccinum et une vieille chanterelle que je n'ai pas ramenée chez moi. Plusieurs autres espèces étaient présentes. Je n'ai pas tout pris en photo car il commençait à être tard et le soleil se couche toujours plus vite qu'on le croit !

Le fameux bolet à pied glabrescent qui goûte le steak ! Un de mes champignons préférés à manger, à égalité avec les pleurotes et les chanterelles.


Un autre champignon comestible très jeune du genre Leccinum, possiblement le bolet à pied noir. Il a noirci à la coupe (vraiment très foncé !) et est resté noir même à la cuisson.


Un autre Leccinum, trop vieux pour être mangé, qui a poussé de façon dramatique...


Un couple de bolets à pied velu. Ce sont de superbes bolets colorés et très communs qu'il n'est malheureusement pas recommandé de manger.


Ma super récolte de 1/2 livre de bolets à pied glabrescent (+un Leccinum) : aussitôt cueillis, aussitôt dévorés...


À ce temps-ci de l'année, les entolomes saumon pullulent, littéralement. Ils sont bien jolis, mais malheureusement non comestibles.


Les mycènes purs sont très communs... et très variables en forme et en couleur.


Les hygrophores chanterelles sont courants à ce temps-ci de l'année. On les retrouve principalement sur le bois très pourri et dans les lieux humides.


Ceci me semble être un Hydne septentrional, mais il était trop haut dans l'arbre pour que je puisse l'observer de près.


Très joli mais je n'ai pas pu pousser l'identification plus loin. Il faut faire vite les soirs de semaine si on ne veut pas se retrouver au milieu de la forêt après le coucher du soleil !

lundi 22 août 2011

LA PLUIE !!!!

Pas beaucoup de sorties intéressantes en août. En fait oui, il y a eu ma sortie à l'île d'Orléans au début du mois. La fin de semaine suivante, je suis allée à la forêt Ouareau et c'était plutôt tranquille. En plus, la pile de mon appareil photo m'a lâchée. Remarquez, je n'aurais pas photographié grand chose à part des russules... Il faut dire que ça devait bien faire 2 semaines qu'il n'avait pas plu pour de bon, si ce n'est plus.

Hier, j'ai tenté ma chance à St-Hippolyte. Mon "spot" était désert !! Pas de champis ! En plus, il s'est mis à pleuvoir à torrent, juste comme j'étais au beau milieu du bois. Heureusement, j'ai pu cueillir une petite poignée de bolets à pied glabrescent, mon bolet favori. Je n'ai même pas pu le prendre en photo tellement il pleuvait... C'est un bolet de taille modeste (moins de 10 cm de diamètre) avec un chapeau de couleur brun clair tirant légèrement sur le rose (du moins à mon avis !). Il a les tubes jaunes et le pied jaune avec une teinte rougêatre à la base. Il ne bleuit pas au toucher, ou très rarement. Et une fois cuit, c'est une merveille... Je le fais simplement revenir dans du beurre avec sel et poivre et, sans rire, ça goûte le steak !! Le pied légèrement fibreux et plus coriace que le chapeau (à peine) rappelle la texture fibreuse de la viande tandis que les pores deviennent mous, un peu comme du gras de viande (mais en beaucoup meilleur !!). Et le goût... le goût !!!! Moi qui n'aime pas le boeuf, ça me donne envie d'aller me chercher un gros T-Bone à l'épicerie !!

Je dois avouer que ça faisait plusieurs jours que je n'avais pas fait le tour de mon terrain à la recherche de champis. Quelle ne fut pas ma surprise aujourd'hui de découvrir des lactaires des épinettes !!?!? Malheureusement, ils étaient beaucoup trop vieux, mais les avoir trouvés plus tôt, j'aurais pu les manger. En plus, j'ai mis la main sur un cèpe qui poussait chez la voisine, rien de moins ! Malheureusement, celui-ci était dévoré par les petits vers blancs, malgré que le cèpe était tout jeune. Pas facile d'arriver avant ceux-là...

J'ai une belle sortie de prévue dimanche prochain à Rawdon (avec certains d'entre vous d'ailleurs !). J'espère que le gros coup d'eau que nous avons eu hier jouera en notre faveur, que la cueillette sera bonne et que je pourrai présenter de belles photos sur ce blog !

samedi 13 août 2011

SORTIE MYCOLOGIQUE : 7 AOÛT - ÎLE D'ORLÉANS

Je suis en amour avec l'Île d'Orléans depuis la première fois que je l'ai visitée il y a une quinzaine d'années. Je ne sais pas trop comment ni pourquoi. Dès que je la vois apparaître au bout de l'autoroute 40, je souris toute seule dans mon auto comme une gamine. Je suis attirée par ses grandes étendues cultivées, ses maisons ancestrales et par le fleuve qui l'entoure. Et maintenant, je sais aussi que c'est un excellent endroit pour cueillir des champignons ! Y a-t-il un endroit plus fantastique au monde que cette île ? Je ne pense pas !

Les battures de l'îles d'Orléans sous la pluie


Je suis habituée de fréquenter des forêts mixtes ou de conifères. Cette fois-ci, j'ai eu affaire à une forêt composée exclusivement de feuillus. Les meilleurs secteurs étaient clairement les hêtraies. Les champignons y pullulaient, littéralement, particulièrement les bolets et les chanterelles de toutes sortes. Malheureusement, la cueillette s'est passée sous la pluie. Au moment où j'ai trouvé LE spot (un carré de 20 mètres de côté avec quantité de chanterelles communes, craterelles couleur de flamme, trompettes, dermatose des russules et pleurotes, tout ça au même endroit !), la pluie s'est mise à tomber si fort !! Mais c'est à peine si je m'en rendais compte tellement j'étais heureuse de mon butin.

Les champis dans mon sac de papier complètement trempé. J'ai dû les transvider de sac rendue à l'auto.


Et moi aussi, complètement trempée... Les pantalons ont séché vite, mais pas les souliers.


La saison des chanterelles bat encore son plein ! Mais partout où je vais cette année, je suis toujours une semaine en avance. Mon but était de faire une razzia de trompettes de la mort, mais les seules que j'ai trouvées étaient minuscules et émergeaient à peine du sol. J'ai pu me rabattre sur d'autres espèces, bien heureusement ! J'ai aussi pu observer la craterelle couleur de flamme pour la première fois.

La craterelle couleur de flamme (Craterellus ignicolor) ressemble à la craterelle en tube mais diffère par la couleur de son pied orange vif et par son habitat. Elle pousse avec les bois nobles (chênes, hêtres) alors que la craterelle en tube, au pied jaune, pousse dans la tourbe de sphaigne en association avec les épinettes.


Les trompettes de la mort (Craterellus fallax), malgré leur nom, sont d'excellents champignons. On les trouve parmi les hêtraies mais attention, étant donné leur couleur gris-brun-noir, elles sont très difficiles à repérer au sol ! Celles-ci étaient vraiment toutes petites, on peut même voir des bébés trompettes qui poussent au centre et sur la droite.


Pour mon plus grand plaisir, j'ai trouvé quelques pleurotes bien frais. Pas beaucoup, juste assez pour avoir 2-3 bouchées rendue chez moi. J'espère faire meilleure récolte au cours des prochaines semaines ! Quelques dermatoses des russules (lobster mushroom) étaient aussi présentes.

Le pleurote pulmonaire se reconnaît notamment par son odeur d'anis.


Une petite dermatose des russules pas facile à repérer car elle était ensevelie dans les feuilles mortes avant que je la dégage pour la photo.

L'été, c'est aussi la saison des amanites ! Et il y en avait en quantité en forêt, de plusieurs espèces différentes.

L'amanite bisporigère, toute blanche, est un champignon hautement toxique si ingéré.


Cette amanite abrupte (Amanita abrupta) est la première que j'ai la chance d'observer. On la reconnait à sa couleur blanche et à son chapeau orné de flocons concolores et pyramidaux.


Cette amanite semble être une fière représentante des amanites fauves. On la reconnaît à son chapeau de couleur fauve et sa marge striée.


À première vue, je pensais que cette amanite était une tue-mouche, mais finalement je crois qu'il pourrait s'agir de l'amanite russuloïde car les champignons matures avaient la marge fortement striée.


Les hygrophores sont un groupe de champignons qu'on reconnaît à leur couleur vive, à leur lames larges et à leur texture cireuse. La plupart sont comestibles mais leur taille relativement petite et leur chair mince en font de bien piètres comestibles.

Ces hygrophores ponceau (Hygrocybe punicea) semblent encore plus colorés quand ils sont mouillés


L'hygrophore chanterelle (Hygrocybe cantharellus) aime bien les milieux humides.


J'ai croisé plusieurs espèces de bolets dans la forêt mais les plus abondants et les plus colorés étaient clairement les bolets magnifiques avec leur chapeau rouge vif et leur pied d'un jaune éclatant. Avoir su qu'il était comestible, j'en aurais rapporté une caisse ou deux !

Ces bolets bicolores (Baorangia bicolor) poussaient principalement dans les secteurs où il y avait des bois nobles. On les reconnaît à leur chapeau rouge, leur pied jaune avec la base rouge, leurs tubes jaunes et au fait qu'ils bleuissent au toucher.


Plusieurs autres champignons ont pu être observés. En voici un échantillon :

La tramète versicolore était présente, comme partout ailleurs et en toute saison !


Un polypore bien particulier que j'aimerais bien identifier, possiblement un jeune dédale du chêne


Une colonie de marasmes est occupée à décomposer ce bois mort.


De jolis clavaires fusiformes !


Je ne sais pas ce que c'est, mais j'adore la texture du chapeau !


Et maintenant, le section "en veux-tu, en vlà !"

En veux-tu des amanites ? En v'là !

En veux-tu des craterelles ? En v'là !

En veux-tu des bolets ? En v'là !

Je vous laisse sur quelques photos pêle-mêle prises sur l'île.

C'est ce qu'on appelle un "tapis végétal" !


C'est fou comme les couleurs ressortent bien quand il pleut. Je n'ai jamais vu de fleurs jaunes aussi jaunes.

Encore des monotropes car j'adore ça !


Un magnifique monarque prend un peu de repos après la pluie.

Salut Félix !

lundi 8 août 2011

SORTIE MYCOLOGIQUE : 24 JUILLET - STE-URSULE

Fidèle à mon habitude, soit pressée de cueillir des chanterelles, je suis allée à Ste-Ursule dans le but d'en ramener une belle quantité. Malheureusement, la canicule de la semaine précédente n'a pas aidé les champignons et ceux-ci n'étaient pas aussi nombreux que je l'aurais voulu. Plusieurs espèces intéressantes ont toutefois pu être observées et nous avons cueilli un peu moins de 200g de chanterelles. C'est mieux que rien !

En juillet, la saison des chanterelles bat son plein. Plusieurs espèces se côtoient dans les boisés. À Ste-Ursule, nous avons pu en observer 4 espèces différentes mais nous n'en avons cueilli qu'une seule : la chanterelle commune, la seule en nombre suffisant. La famille des chanterelles partage un caractère commun principal : la présence de plis sous le chapeau, et non pas de lames.

Les chanterelles de Kauffmann (Gomphus kauffmanii) se reconnaissent à leur forme d'entonnoir, leur couleur gris-brun et les écailles brunes qui ornent leur chapeau. Elles sont reconnues comme ayant des propriétés laxatives. C'était la première fois que j'en voyais et il y en avait toute une talle ! Une belle découverte.


La chanterelle à flocons (Gomphus flocossus) est plus commune que la chanterelle de Kauffman. Aussi en forme d'entonnoir, elle est plutôt de couleur jaunâtre et son chapeau est sans écailles. Elle est elle aussi laxative.


La craterelle en tube repousse au même endroit chaque année. C'est comme ça que j'ai su les retrouver ! Elles étaient toutefois de très petite taille, c'est pourquoi nous ne les avons pas cueillies.


La chanterelle commune, la reine de la journée ! Elle aussi repousse au même endroit année après année. Vous pouvez commencer à la chercher dès la fin du mois de juin, mais c'est à la fin juillet que j'ai fait de bonnes cueillettes. Si vous mettez la main sur une belle talle, prenez-en soin, elle vous donnera de belles cueillettes des années durant !


La cueillette était somme toute restreinte mais suffisante. Il n'est pas utile de cueillir plus de champignons qu'on peut en manger ou en conditionner. Il est recommandé de manger la chanterelle commune fraîche et de ne surtout pas la sécher. Elle dégage d'ailleurs à la cuisson une odeur fruitée de citrouille absolument délectable !


On retrouvait aussi quantité de russules, d'amanites et de bolets. Nous ne les avons pas cueillis car les russules sont la plupart du temps dévorées par les limaces, plusieurs espèces d'amanites sont toxiques et les bolets sont souvent infestés de vers.

Voici ce qui semble être un couple d'amanites rougissantes.


Un beau spécimen  !


Les russules sont souvent dévorées par les limaces. Je préfère leur laisser...


Le bolet singulier est un des rares bolets toxique au Québec. Il n'est pas recommandé de le manger. On le reconnait à ses tons chocolat et son aspect velouté.


Comme toujours, il reste des non-identifiés !


Très jolis ces champignons à lames. Aucune idée de ce que c'est, je n'ai pas eu le temps de les identifier...


Observez bien les plis entre les lames. Je crois que c'est un phyllopore à base blanche mais je n'en suis pas certaine...


OK OK, ce n'est pas un champignon, c'est une monotrope (une plante sans chlorophylle) et je trouve cela superbe. J'en prends en photo à chaque fois que j'en vois !